REPORTAGE - De Saint-Martin-Vésubie à Mandelieu-la-Napoule, le quotidien des Français en zone inondable

par La rédaction de TF1info | Reportage : Mathilde Guénégan, Héloïse Lévèque, Séverine Fortin
Publié le 6 mai 2024 à 12h00

Source : JT 20h WE

De nombreux habitants en France s'inquiètent des épisodes intenses de pluie de plus en plus récurrents.
Pour anticiper, les mairies et les collectivités locales financent des travaux de réaménagement, avec souvent des factures colossales.
Voici deux exemples à Saint-Martin-Vésubie et Mandelieu-la-Napoule, deux communes très vulnérables des Alpes-Maritimes.

André-Ange a vécu 45 ans dans sa maison de Saint-Martin-Vésubie. Une vue splendide sur les montagnes et la forêt, mais aujourd’hui, il ne reste plus rien. En octobre 2020, des pluies torrentielles dévalent la vallée de la Vésubie. Dix personnes meurent, 155 maisons sont détruites. Celle d’André-Ange est totalement ensevelie. "Quand j'ai vu l'eau dans la maison, je me suis dit : 'je ne vais plus pouvoir habiter là, ni faire habiter mes petits-enfants quand je ne serai plus'", affirme-t-il au micro de TF1. 

Une dizaine de maisons doivent encore être détruites

Aujourd’hui, il habite dans un appartement situé juste au-dessus de son ancienne maison. "Je suis né là, j'ai mon village au cœur", dit-il très ému. Après un an et demi de procédure, l’État lui a versé 150.000 euros d’indemnité pour racheter son terrain. Pour éviter de nouveaux drames, toutes les parcelles à proximité des cours d’eau autour du village ont été déclarées inconstructibles. Une dizaine de maisons doivent encore être détruites.

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Depuis quatre ans, la commune a entrepris d’importants travaux pour agrandir et consolider le lit de la rivière. "Là, on a des protections de berge qui font six mètres, et qui vont être rive droite, rive gauche. La protection du village passe par ça : on était sur une rivière qui faisait sept, huit mètres, et on la passe à 45m justement pour éviter les débordements en cas de crue", explique Thierry Ingigliardi, adjoint (SE) à la mairie de Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes). 

Un long chantier, onéreux, qui est aussi une course contre-la-montre. Chaque nouvelle pluie représente une menace. Chaque nouvelle tempête peut fragiliser les infrastructures inachevées. "La métropole a investi un peu plus de 220 millions, l'État en a remboursé une partie, à peu près la moitié aujourd'hui, mais il faut encore qu'il nous aide, qu'il subventionne derrière", déclare Ivan Mottet, maire (LR) de la commune. Les travaux doivent être terminés l'année prochaine. Comme Saint-Martin-Vésubie, de plus en plus de communes doivent s'adapter aux risques d'inondation.

"On essaye de limiter la casse"

Au bord de la Méditerranée, à Mandelieu-la-Napoule, toute la ville est considérée comme zone inondable. L'une de nos équipes a rencontré Christiane, une riveraine qui habite au rez-de-chaussée du même immeuble depuis une vingtaine d'années. Elle a déjà été inondée plusieurs fois. Elle a donc dépensé 5000 euros pour des batardeaux, pour faire barrage en cas de montée des eaux. "Depuis qu'on a installé les batardeaux, on stresse moins. Après, ils ont une hauteur de 80 cm, donc si d'aventure il y avait une augmentation du niveau au niveau de 80 cm, ça passerait entre les deux. C'est notre ville, c'est notre territoire, on essaye de limiter la casse", se résigne cette riveraine.

Grâce à des aides, sa résidence composée de trois immeubles a investi un million d'euros pour installer des barrages au niveau des ascenseurs, des escaliers et des parkings souterrains. La mairie de Mandelieu-la-Napoule, elle, a dépensé 40 millions d'euros depuis 2020 pour protéger la commune, avec notamment un bassin en plein centre-ville pour retenir l'eau et éviter qu'elle ne se déverse dans la rue. Elle est aussi intervenue pour stopper un projet de centre commercial sur une plaine. "On ne pourra jamais éviter les catastrophes, on ne peut qu'en limiter les effets", affirme Sébastien Leroy, maire (LR) de Mandelieu-la-Napoule. La commune sait qu'elle devra faire face à de nouvelles inondations. Alors, elle a acheté deux véhicules amphibies pour que les policiers puissent venir en aide plus facilement aux habitants sinistrés. 


La rédaction de TF1info | Reportage : Mathilde Guénégan, Héloïse Lévèque, Séverine Fortin

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